Le pouvoir fait devenir Roi et il isole aussi.

Annabelle Massin

Ce tutoiement entre la toute-puissance et la solitude ne date pas d’hier.

Il n’est pas question ici de pouvoir politique, mais de management. La question du pouvoir est claire, puisqu’elle exprime l’omnipotence du dirigeant. Par contre, les notions inhérentes de solitude et de handicap, peuvent paraître surprenantes. À ce titre, l’éclairage des neurosciences est passionnant.

Le danger des biais égocentriques

En effet, si le pouvoir est un accélérateur d’efficacité, en termes de définition des objectifs, de détermination et de persévérance, il est aussi en capacité d’affecter différents mécanismes cognitifs cruciaux et d’altérer le point de vue du dirigeant : ainsi, plus un individu monte dans le top de l’exécutif, plus il se déconnecte du groupe et de l’interaction sociale. Des biais égocentriques tendent à l’autocentré sur son propre point de vue, et donc à dévaluer celui du groupe. Il peut ainsi peiner à identifier et considérer les perspectives d’autrui et inconsciemment se démunir de leviers essentiels à la croissance de l’entreprise.

L’altération de son empathie, aussi impactée, freine sa capacité d’écoute, et d’attention. Aussi, son ouverture à l’autre s’inhibe et par conséquent réduit les possibilités de communication entre les réflexions convergentes ou divergentes, sources de créativité, d’innovation, de perspectives stratégiques.

Le sésame de l’ouverture à l’autre

La bonne nouvelle est que les recherches montrent que cette lecture n’est pas une fatalité et que cet état de fait est réversible. En plus, il est à préciser que ces freins cognitifs ne concernent pas tous les profils de managers. Ouf !

La clé : l’ouverture aux autres. Ainsi, un dirigeant doté d’un sentiment de co-responsabilité, de considération de l’équipe et de confiance, entre autres, déploie plus efficacement la voile de la performance. La pensée divergente, la co-construction, la revendication, sont alors partie prenante du dialogue, instauré par le dirigeant au sein du groupe.

Il ne s’agit pas ici de dire, que la qualité d’ouverture à l’autre du manager, est la seule clé de performance. Je pourrais définir ici cette notion d’ouverture, comme une clé de sol : le marqueur de départ qui désigne l’objectif, et inspire les autres notes sur la portée, pour en faire une symphonie.

Annabelle Massin

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