L’audace, c’est oser donner naissance à …

Annabelle Massin

 » Si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque chose que l’on n’a jamais fait « .

Alimenter la pensée divergente est porteur d’innovation.

Dans une organisation, il faut faire accepter ses idées, surmonter les difficultés, générer de l’adhésion, explorer sans cesse de nouvelles pistes dans un cadre avec des normes et des règles. Face à ces défis et les nombreux paradoxes qu’ils génèrent, les collaborateurs, dans certains cas, décident de contourner les règles et les normes collectives, c’est-à-dire de transgresser et donc de faire preuve d’audace. Nous avons besoin de beaucoup de mauvaises idées pour en avoir quelques bonnes (Grant, 2016). Aller à contre-courant alimente la confiance, le sentiment d’authenticité, le niveau d’engagement et se traduit par des performances plus élevées et de la créativité (Gino, 2018).

L’audace doit être constructive.

Toutefois, s’écarter de la norme doit s’inscrire dans les valeurs et stratégies de l’organisation. Le non-conformisme au travail doit être constructif. Par sa nature même, l’audace perturbe l’ordre qui renvoie à un ensemble de prescriptions qui attribuent une place à chaque chose. Or, l’audace est la source de l’innovation, laquelle provoque un désordre voire une rupture au sein de l’organisation structurée par un dispositif normatif. Cette transgression est le vecteur du mouvement des organisations.

Un défi pour l’entreprise est de stimuler la créativité.

Deux dimensions sont en confrontation : l’organisation et la règle/l’innovation, l’audace et la transgression. Le défi pour toutes les entreprises consiste à mobiliser l’intelligence collective et à stimuler leur créativité en acceptant l’audace et la déviance positive. Une formalisation induite par des règles et des procédures trop nombreuses peut être source de blocages et de stagnation.

« Faut-il développer et valoriser l’audace chez les managers ? »

Lors d’une étude (Gino 2018), 2 000 collaborateurs de divers secteurs ont été sollicités – enseignants-chercheurs, dirigeants d’entreprise, DRH, directeurs des affaires sociales, experts en relations sociales et consultants RH – pour répondre à la question : « Faut-il développer et valoriser l’audace chez les managers ? ». Plus de la moitié a déclaré ressentir la pression du conformisme au sein des entreprises. Elle en conclut que nos organisations privilégient toujours la conformité au travail. Or, la conformité à la norme peut se révéler contre-productive pour l’organisation et les personnes. Se soumettre à une norme peut développer un sentiment d’absence d’authenticité et bloquer la créativité. Les organisations doivent encourager l’audace, car elle est potentiellement source d’innovation. Cette déviance positive ou  » rebel talent  » peut être un acte managérial voire même une valeur à envisager qui réclame le droit à l’erreur au sein des organisations (Carpentier, 2014).

#audace #management #innovation #psychologie

Source : https://www./revue-questions-de-management-2018-1-page-129.htm

Annabelle Massin

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