J’insiste sur le fait que l’efficacité d’un apprentissage se mesure avant tout à la qualité d’une relation entre deux personnes : l’enseignant et l’élève.
Lorsqu’on les interroge, beaucoup d’enfants déclarent subir l’école et s’y ennuyer. Elle leur semble être un autre monde, étrangère à leur quotidien.Et si c’était parce qu’ils n’y existent pas, en tant que personne ?
La personne est un être en relation. Individualiser, c’est donner à chaque élève un travail qui lui correspond. Cela peut être le même travail pour tous (il s’agit alors de travail individuel), un travail donné à lui tout seul (on parle de travail isolé) ou un travail adapté à ses potentialités, et différent pour chacun (on dit qu’il s’agit d’un travail individualisé. Personnaliser les apprentissages, c’est trouver un équilibre entre l’individuel et l’interactif. Dans une classe, c’est alterner des moments de travail collectif avec des situations de travail personnel, où les élèves effectuent des tâches qui leur parlent, avec la liberté de collaborer avec des camarades.
Je crois beaucoup au pas-à-pas, au retour réflexif sur ce qu’on vient de faire, sur ses réussites, ses échecs, ses questionnements. C’est révélateur de choix possibles ou nécessaires, de pistes d’avenir, de début de processus, de projet ou de nouvelle démarche. En tout cas, la nécessité « absolue », c’est de se relier, parler et écouter, dialoguer, se raconter, dans la réciprocité, à un degré qui nous semble pertinent. C’est considérer l’élève comme une personne, avec son bagage familial, contextuel que nous ignorons souvent.
Enseigner, c’est avant tout considérer l’élève, le respecter, l’élever au sens littéral du terme » amener un être vivant à son plein développement « .