Le cerveau n’est pas une noix !

Annabelle Massin

On oublie trop souvent la fantastique machine qu’est notre cerveau…

Regardez ce cerveau humain : la première chose qui saute aux yeux est son apparence en forme de noix et sa structure complexe de bosses et de creux. Ces plis que l’on nomme circonvolutions, sont des structures du cortex cérébral parfois nommé substance grise. Pour vous donner une idée de la taille de ces circonvolutions dépliées, la surface du cortex humain est d’environ 2 200 cm 2, soit environ 4,5 fois plus grande que celle du chimpanzé qui est de 490 cm 2. Cette couche gélatineuse, la plus externe du cerveau, fait entre 2 à 4 millimètres d’épaisseur et est essentiellement composée de neurones. C’est là que naissent nos perceptions, nos émotions et nos actions. 

Un cerveau astucieux

La solution trouvée par la nature pour agrandir le cerveau sans faire augmenter de manière correspondante la taille du crâne (fort heureusement, car tout l’équilibre de notre corps serait à revoir !), est simple et astucieuse : il s’est plié sur lui-même en maints replis de sorte qu’environ 98 % du néocortex, chef d’orchestre du cerveau, est caché dans ceux-ci. Sa forme qui ressemble beaucoup à une noix, constitue un moyen imparable pour accumuler davantage de matières physiques dans un espace restreint. 

Le cerveau au programme scolaire

Lors d’une formation sur le thème du Cerveau et de l’Apprentissage que je donnais dans une classe de 6ème de ma belle région du Pays de Loire, et pour illustrer l’ingéniosité de ce phénomène de replis de manière très simple, j’eus l’idée de reprendre une astuce que m’avait partagée un jour Gervais Sirois, auteur et éducateur québécois, qui a travaillé pendant 33 ans dans le domaine de l’éducation et est également le fondateur du CEDEP, un centre d’étude et de développement pédagogique au Québec. 

Expérimenter pour comprendre

Je me souviens que le moins évident pour les élèves était de comprendre que les replis du cerveau maximisent la masse et minimisent l’utilisation de l’espace. J’avoue que ce principe peut paraître complexe à ce niveau d’apprentissage ! Comme souvent, la meilleure manière de comprendre est d’expérimenter un concept. Pour ce faire, j’avais prévu 10 balles en mousse de 10 centimètres de diamètre et un bocal en verre de 4 litres avec une grande ouverture. Dans un premier temps, je proposais à un élève de mettre seulement 2 balles dans le bocal. Chacun constata qu’elles prenaient presque toute la place et qu’il n’y avait pas de pli. C’est donc à cela que le cerveau ressemblerait s’il n’avait pas de plis. Puis j’ai demandé à l’apprenant de fourrer les 10 balles en mousse dans le bocal et de le refermer. Ce faisant, les élèves ont commencé à rire. Le contenu du bocal faisant alors penser aux plis du cerveau. Ils avaient compris ! 

Un atout révolutionnaire

Constituant un aspect essentiel de la progression évolutionnaire du cerveau, le repli du cerveau sur lui-même s’est progressivement accru jusqu’à atteindre le niveau que nous connaissons aujourd’hui. C’est une adaptation qui a conféré à l’être humain un avantage crucial sur d’autres espèces. En augmentant le potentiel de développement des humains primitifs en matière d’intelligence et de capacité d’apprentissage, sans compromettre l’équilibre du corps, le repli du cerveau nous a donné un atout révolutionnaire : l’amélioration des chances de survie de notre espèce…

Annabelle Massin

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