N’est pas « paidagogos » qui veut !
Socrate (Véme siècle av. J.-C.), cette figure tutélaire de la naissance de la pédagogie, aurait pu se poser cette question, avec une grande modernité ! Mais il y a un hic, puisque le terme « pédagogie » a fait sa première apparition dans la langue française en 1485. Il revient à Louis Not, psychopédagogue et philosophe, de lancer une vraie réflexion autour de l’auto structuration, de l’hétéro structuration et de l‘inter structuration de la connaissance et du rôle du pédagogue. (1)
Une exigence de qualité
Combien de fois ai-je entendu l’expression « ce n’est pas très pédago' », sans prendre le temps d’en comprendre réellement le sens. Au fond, c’est quoi être pédagogue ? C’est déjà être capable d’écoute et d’empathie. Cela induit à avoir quelque chose à dire à l’autre qu’il ne sait pas encore clairement. Mais aussi d’assumer une certaine avance cognitive qui requiert une forte exigence de qualité de sa connaissance et une volonté de la partager dans son intégrité.
Un peu d’étymologie
L’étymologie du terme éclaire sur la fonction première de la pédagogie : il provient du grec paidos (enfant) et gogia (conduire) ou agogos (le guide); ainsi paidagogia a pour signification « direction, éducation des enfants ». Pour ma part, ma pratique chez Neurowink repose sur l’andragogie, car je forme des adultes aux pédagogies alternatives. Mais la pédagogie, c’est bien plus complexe que cela. En effet, il serait naïf de croire qu’il suffit de communiquer une information, dans un but didactique, pour que celle-ci soit entendue et comprise à sa juste valeur. Faites-vous partie de ceux qui sont souvent surpris de constater avec quelle facilité les propos peuvent être interprétés dans le sens inverse de ce que vous pensiez avoir transmis ?
« Aide-moi à faire seul ».
La pédagogie, c’est un accent circonflexe, un tréma, ou une majuscule et certainement pas trois points suspensifs. Lorsqu’elle est adaptée à son auditoire, elle fait toute la différence – qu’elle soit traditionnelle, ouverte, active, spécialisée, différenciée, coopérative, déductive, inductive, de projets, de découverte, d’objectifs ou que la méthode de transmission soit inversée, renversée, décalée, expériencielle, etc. – ne jamais oublier que la pédagogie a, avant toute chose, pour mission d’ajuster des situations variées d’apprentissage. Son but ultime est d’aider l’élève ou l’adulte à développer ses aptitudes, à forger ses compétences, à le mettre en activité, en lui proposant des moyens pour réussir.
Pour conclure, cette citation de l’essayiste Joseph Joubert : « La pédagogie, c’est porter en soi et avec soi cette indulgence qui fait fleurir les pensées des autres ».
Pour aller plus loin :
(1) Not – Les pédagogies de la connaissance (unige.ch)
5 méthodes pédagogique à connaitre – Solunea