Le cerveau a une extraordinaire faculté naturelle qui s’appelle la neuroplasticité. C’est l’aptitude à reprogrammer les circuits neuronaux et à en créer de nouveaux à tout âge. Elle est à la base du fonctionnement des apprentissages, de la mémorisation, de l’adaptation à l’environnement. Elle participe également à la restauration de compétences perdues par un processus pathologique. J’entrevois alors, à travers cette faculté, un processus inconscient et qui peut aussi être conscientisé, dans la mesure où l’on peut faire sciemment évoluer notre propre cerveau.
Le cerveau est un organe dynamique.
Le cerveau ne doit donc plus être considéré comme un organe figé, déterminé et déterminant, mais bel et bien comme une structure dynamique, en constante reconstruction. La plasticité offre l’espace d’une mobilité, la capacité de se transformer, de se modifier, de devenir l’auteur et l’acteur d’un devenir différent que celui programmé par ses déterminants.
À l’inverse du déterminisme génétique, la plasticité implique au contraire diversité et singularité. Opérationnelle durant toute la vie, la neuroplasticité constitue un facteur d’individualisation. » Les conséquences de cette plasticité adulte sur le processus d’individualisation sont évidentes : elle permet que l’expérience historique des individus s’inscrive jusqu’à la mort, dans une création morphologique permanente de la substance cérébrale. » Chaque sujet traverse une histoire singulière d’expériences sensorielles, affectives et sociales qui le font réagir différemment d’un autre individu, dans des situations identiques. Cette notion de trace et de plasticité a été développée par Ansermet et Magistretti (2004) dans l’ouvrage À chacun son cerveau.
Un exemple amusant de plasticité cérébrale : l’illusion d’optique
Et vous, si vous regardez la photo, que voyez-vous ?
La forme familière qui est sous vos yeux pousse notre cerveau à généralement reconnaître un modèle qui a la forme d’un canard. Cette image active quelques centaines de millions de circuits neurologiques qui vous rappellent un canard. Il s’agit d’une reconnaissance structurelle et sensorielle. Et si je vous demandais de ne plus voir un canard, mais plutôt un lapin ? Pour réussir cette performance, notre lobe frontal devra forcer notre cerveau à “ refroidir “ les circuits associés au canard et à les réorganiser afin d’imaginer un lapin, à la place du canard.
Nous avons la capacité de reprogrammation.
C’est grâce à l’aptitude à faire en sorte que le cerveau renonce à sa programmation interne habituelle et mette en place de nouvelles combinaisons, que la plasticité nous permet de changer notre perception. Ce qui est formidable dans cette expérience de neuroplasticité, c’est que notre cerveau a été modifié en trouvant une nouvelle manière de relier des circuits neurologiques, en les associant différemment.
De manière plus globale, je retiens cette puissante faculté que nous avons à reprogrammer un modèle, et aussi une prise de conscience de notre capacité à défier des processus mentaux limités par certains conditionnements. En essence, nous avons le pouvoir de changer, en transcendant notre environnement, en modifiant notre perception, en nous dépassant et pour ce faire, pas besoin d’être un héros de Marvel !
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