Quels sont ces fameux accords toltèques de Don Miguel Ruiz ? 👇
La sagesse toltèque concerne l’harmonie avec soi-même et avec les autres. « Il y a l’objet de perception, qui est la vérité, et notre interprétation de cette vérité, qui n’est qu’un point de vue » , Miguel Ruiz.
Cette méthode de développement et d’amélioration de l’individu s’adresse principalement aux personnes dans leur individualité et pourtant il est tout à fait possible de l’étendre à tous les domaines, notamment à celui de l’entreprise.
Un, deux, trois, quatre…cinq accords
Le livre « Les quatre accords toltèques » (“The Four Agreements”), est un ouvrage de développement personnel écrit par le chaman mexicain Miguel Ruiz et édité en 1997, qui prodigue une réflexion profonde sur une forme de sagesse et donne des recommandations pour améliorer sa vie et sa relation aux autres. S’ensuit en 2020 la sortie du livre « Le cinquième accord toltèque ».
Voici les cinq accords toltèques : « Que ta parole soit impeccable ! » , « Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle ! » , « Ne fais pas de suppositions ! » , « Fais toujours de votre mieux ! » , « Soyez sceptique, mais apprenez à écouter ! » . Celui-ci est le cinquième accord publié en 2020, moins connu du grand public. Il symbolise le scepticisme et la nécessaire remise en question de ce que l’on entend, voit, croit en soi-même, tout en demeurant à l’écoute de l’autre.
La force du doute
Les 4 premiers accords toltèques, désignent la voie de la liberté personnelle, et le cinquième accord, la voie de la maîtrise de soi. Pour Miguel Ruiz, ce que nous vivons est un reflet de la vérité et chacun perçoit un reflet différent. Il s’agit d’utiliser la force du doute pour remettre en question ce que l’on entend. Mais aussi, d’écouter l’intention qui sous-tend les mots pour comprendre le véritable message. Cette action permet notamment une prise de recul par rapport aux biais cognitifs qui participent à construire nos jugements, nos actions et nos croyances.
La recherche de la tolérance
Les 4 accords toltèques permettent de prendre conscience de notre communication, de nos actions, et de voir combien elles sont parfois générées par des croyances erronées qui biaisent nos jugements ; le cinquième accord toltèque est un temps de repos qui propose à la réflexion d’émerger, afin d’éviter les suppositions et les procès d’intention, tout en faisant de son mieux pour comprendre l’autre. Il nous parle de maîtrise : maîtrise de nos passions, pour plus d’apaisement, de paix, de tolérance et d’acceptation de la différence.
Il est la synthèse et la mise en action des principes précédents, qui mènent à la liberté personnelle.
Le bon sens toltèque au service des entreprises modernes
Selon Thierry Pacaud (président du Cercle pour la Motivation au Travail) (1), cette « méthode toltèque » peut inspirer nos organisations modernes. Il s’agit d’une sorte de code de bonne conduite pour vivre en harmonie avec soi et les autres, applicables dans tous les contextes. Ces principes universels et intemporels, issus du bon sens et des traditions, peuvent être inspirants pour les managers. Ces règles d’interactions entre membres d’une équipe permettent de briser les croyances limitantes de chacun et de faire émerger l’intelligence collective de l’équipe. À chaque leader-manager de les incarner avec son propre style. Les générations Y et Z (les millenials) et leurs attentes, qui ont tendance à déstabiliser leurs aînés en termes de demandes et de comportements envers l’entreprise, y sont particulièrement réceptives. C’est, selon lui, une piste intéressante pour fidéliser ces jeunes générations.
Le contenu des accords toltèques adaptés à la cohésion d’équipe
1. Règle une » Que votre parole soit impeccable « .
Qui n’a jamais critiqué son collègue, son chef, le fournisseur ? Qui n’a jamais colporté des rumeurs ? Pour les Toltèques, il est tabou de parler mal sur les autres ou contre les autres. Ce principe incite à soigner son expression orale, à parler avec intégrité et à ne dire que ce qu’on pense sans dénigrer ou juger autrui ou soi-même.
L’apport en équipe : il en découle une communication plus respectueuse et plus fluide, des relations plus franches, la possibilité pour chacun de formuler son ressenti sans se sentir jugé.
2. Règle deux » N’en faites pas une affaire personnelle « .
Les actes de nos collègues peuvent être perçus parfois comme des critiques ou des agressions envers nous. Il faut garder en tête que chacun vit des choses dans sa réalité personnelle. Ce que font et disent les autres n’est qu’une projection de leur propre réalité, de leurs rêves. » Lorsqu’on est immunisé contre cela, nous ne sommes plus victimes de souffrances inutiles » , explique Miguel Ruiz.
L’apport en équipe : le gain du temps et de l’énergie perdus dans les querelles d’ego, la mobilisation plus facile de tous les membres de l’équipe pour trouver des solutions positives aux contextes problématiques.
3. Règle trois » Ne faites aucune supposition « .
Avez-vous anticipé à tort l’enthousiasme de l’équipe ? Marie ou Hugo ne vous ont pas dit « bonjour » ? Vous imaginez que ces deux-là vous en veulent ou vous font la tête ? Et s’ils étaient juste soucieux d’autre chose ? Votre mental interprète tout et cherche des explications souvent négatives. Votre jugement interne analyse souvent à charge les événements. Ce troisième accord toltèque pousse à vérifier ce qui se passe chez l’autre : « A-t-il bien compris ce que vous vouliez dire ? » et vous encourage à communiquer clairement sur vos besoins, vos désirs, vos attentes.
« Ayez le courage de poser les questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et ressentiments. »
L’apport en équipe : éviter tout ressentiment dû à des interprétations négatives, pas forcément fondées. Permettre ainsi à votre équipe d’avancer vers plus d’harmonie et de puissance collective.
4. Règle quatre » Faites toujours de votre mieux « .
« Je suis nul (le) », « J’aurais dû », « Pourquoi n’ai-je pas ? » Ces autocritiques ne servent à rien et cette maxime exhorte à l’action forte et immédiate, plutôt qu’à la réflexion en boucle, qui freine la prise de décision de l’équipe. Il s’agit simplement de faire de son mieux comme équipier et évitez de se juger, ou de se culpabiliser.
L’apport en équipe : la prise en compte des limites de chacun et du potentiel de tous. Développer la capacité de cocréation de l’équipe ou de sous-groupes dans l’équipe. On en tire la satisfaction d’avoir exploité pleinement ses capacités et celles du groupe.
5. Règle cinq » Soyez sceptiques, mais apprenez à écouter » .
Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d’autre, sans un temps de réflexion. Prenez le temps de laisser la parole de l’autre se décanter en vous, ressentez en tant qu’individu, puis membre de l’équipe, puis utilisez la force du doute pour remettre en question les vérités présumées, énoncées par votre entourage ou votre dialogue interne. Cette posture engage à faire preuve de discernement et de lucidité, et de s’ouvrir à d’autres possibles, à la tolérance et au partage.
L’apport en équipe : la sérénité par la prise de recul, hors de toute joute oratoire et de toute tentation d’avoir raison sur l’autre ou les autres.
Pour aller plus loin :
La sagesse toltèque et les 5 accords pour mieux-vivre (penser-et-agir.fr)
(1) Cohésion d’équipe par les accords toltèques | Les Echos
